6-3-16
Maman chérie
Je n’ai pas pu t’écrire hier avant
le depart du courrier. On attendait le passage du Colonel. Il est passé dans le
secteur, mais pas chez moi. On travaille ferme ds mon domaine. Ce matin j’ai
mis quelque temps la main à la pate. Il n’y a rien de bon comme un peu de
travail physique. Le sang circule bien ds les veines, on se sent vivant, et l’on a chaud malgré le
froid. La neige en effet a réaparu. J’avais envoyé un mot à l’aumonier du 6ème
corps ; il est assez loin de moi, mais il m’a donné l’adresse de quelques
protestants du 132e que j’essayerai de voir.
Aimable carte de Mlle
Agassis qui me promet des cigarettes. Mon lieutenant est décidément un gentil
garçon, mais je le vois assez peu, quoiqu’il habite la même rue que moi.
Très affectueusement
J. Médard