dimanche 6 mars 2016

Front de Champagne, tranchée, 6 mars 1916 – Jean à sa mère

6-3-16
            Maman chérie            

            Je n’ai pas pu t’écrire hier avant le depart du courrier. On attendait le passage du Colonel. Il est passé dans le secteur, mais pas chez moi. On travaille ferme ds mon domaine. Ce matin j’ai mis quelque temps la main à la pate. Il n’y a rien de bon comme un peu de travail physique. Le sang circule bien ds les veines, on  se sent vivant, et l’on a chaud malgré le froid. La neige en effet a réaparu. J’avais envoyé un mot à l’aumonier du 6ème corps ; il est assez loin de moi, mais il m’a donné l’adresse de quelques protestants du 132e que j’essayerai de voir.
            Aimable carte de Mlle Agassis qui me promet des cigarettes. Mon lieutenant est décidément un gentil garçon, mais je le vois assez peu, quoiqu’il habite la même rue que moi.
Très affectueusement 

J. Médard