19-3-16
Maman chérie
Je pense tout spécialement à toi
aujourd’hui et je ne veux pas que le courrier parte sans t’apporter ce mot
d’affection, car je te sens malgré tout, angoissée. J’ai retrouvé ma tranchée,
toujours aussi calme, maintenant baignée de soleil. Atmosphère tiède. Les
oiseaux chantent à plein gosier. Quelle ironie !
Je pense descendre après demain ou
Mercredi pour la Cheppe. J’y retrouverai La Morinerie. Mes braves petits poilus
se sont remis au travail. Hier on a affecté à ma section un caporal, encore
plus jeune, encore plus gosse que les autres. Il était d’une autre Cie,
engagé volontaire de la cl. 16 pour la durée de la guerre. Il a l’air d’avoir
15 ans.
On passe ramasser les lettres. Je
t’embrasse tendrement.
Jean