dimanche 20 mars 2016

Front de Champagne, 20 mars 1916 – Jean à sa mère

20-3-16
            Maman chérie  

Source : collections BDIC
           Je reponds mot pour mot aux questions de la lettre du 15. Notre temps ds les tranchées est occupé à nettoyer et approfondir celles-ci, à faire des corvées de soupe, de materiel, ou autre et surtout à creuser des abrits profonds que nous ettayons avec des planches et des rondins.  
  
            Je dors longtemps : de 8 ou 9 h du soir à 7 ou 8 h du matin. La nuit je me lève parfois pour faire des rondes. Je te répète que pour la nourriture ns avons tout ce qu’il faut. Si tu tiens à m’envoyer q. chose ce sont les gateries qui rappelleront la maison qui sont surtout appréciées : confiture de chataigne, etc. On peut en avoir ici mais pas faites à la maison.
            Il n’est pas tombé un seul obus dans ma tranchée pendant mes sejours. Pas d’autre perte à la Cie que celle dont je t’ai parlé ds une dernière lettre. Tu vois que je ne te raconte pas des histoires quand je parle de securité relative.
            Mon lieutenant ? Il est très gentil, ns sommes en très bons termes, je vis peu avec lui parce que les aspirants vivent maintenant avec les ss-of.
  
[La lettre se termine ainsi. Selon toute vraisemblance, un feuillet manque.]