1-3-12
[sic
pour 16]
Chère tante Jeanne
Merci de ton affectueuse lettre.
Comme tu t’en doutais un peu, c’est au front qu’elle est venue me trouver. J’y
suis depuis une quinzaine de jours. La vie y est vraiment très supportable, le
secteur calme, et je n’ai qu’à me feliciter de mes chefs et de mes hommes.
C’est derniers sont pour la plupart des bretons, tout jeunes. En somme je suis
un privilégié, et quand je pense à ce qui se passe à 50 kil. de moi, je vois
que, même au front, on peut avoir presque honte du confortable et de la
sécurité relative de sa vie.
Merci des nouvelles que tu me donnes
de tous les tiens. Je pense souvent et affectueusement à eux et à toi.
J. Médard