Villa
de Suède ce 2 Juillet 1916
Voilà une journée de Dimanche plus
triste encore que les autres. Elle ne m’a rien apporté ; c’est le silence
absolu et je me perds à penser ! Tu as du pourtant écrire encore au repos.
Tu n’as pas pu repartir tout de suite.
Et moi je voudrais t’apporter des pensées fortes de l’encouragement… je n’ai
rien à te dire que ma peine angoissée. Dieu me rassure Dieu me soutienne et me
fortifie, et te fortifie et te soutienne surtout, toi, qui en as
tant besoin.
Na multiplie ses gamineries de
gavroche. C’est bcoup plus cela qu’une fillette. Sa nervosité sa vivacité nous
effraient un peu. La nuit elle dort quelquefois assise, elle fait entendre des
cris de joie, des eclats de rire. Cela [mot illisble] une enfant dont le cerveau travaille trop.
Toutes ses gentillesses ne me dérident guère. Je suis trop avec toi.
A travers l’horrible distance je
t’envoie toutes mes pensées du plus tendre amour maternel.
Ta vieille maman,
N’as-tu pas reçu ton costume de
toile mon pauvre chéri adoré ?