samedi 2 juillet 2016

Sète, 2 juillet 1916 – Mathilde à son fils

Villa de Suède ce 2 Juillet 1916 

            Voilà une journée de Dimanche plus triste encore que les autres. Elle ne m’a rien apporté ; c’est le silence absolu et je me perds à penser ! Tu as du pourtant écrire encore au repos. Tu  n’as pas pu repartir tout de suite. Et moi je voudrais t’apporter des pensées fortes de l’encouragement… je n’ai rien à te dire que ma peine angoissée. Dieu me rassure Dieu me soutienne et me fortifie, et te fortifie et te soutienne surtout, toi, qui en as tant besoin.
            Na multiplie ses gamineries de gavroche. C’est bcoup plus cela qu’une fillette. Sa nervosité sa vivacité nous effraient un peu. La nuit elle dort quelquefois assise, elle fait entendre des cris de joie, des eclats de rire. Cela [mot illisble] une enfant dont le cerveau travaille trop. Toutes ses gentillesses ne me dérident guère. Je suis trop avec toi.
            A travers l’horrible distance je t’envoie toutes mes pensées du plus tendre amour maternel. 

Ta vieille maman, 

            N’as-tu pas reçu ton costume de toile mon pauvre chéri adoré ?