[Dans une lettre à venir du 11 juillet,
Mathilde suppose qu’il y a une erreur dans la date des deux premières cartes du
7 juillet. Elle doit avoir raison, puisque Jean date une troisième carte du 7
juillet, sans mentionner qu’il écrit à sa mère deux fois dans la journée. C’est
pourquoi je publie ces deux lettres le 6 juillet 2016.]
7-7-1916
Ma chère Suzon,
Je viens encore de recevoir 2
paquets de maman et de toi. Ça devient quotidien. Il ne faut pas faire toutes
ces depenses là. Toutes ces gateries me font plaisir naturellement ; mais
on trouve tout aussi facilement par ici, et c’est dommage de faire toutes ces
depenses de port.
Rien à ajouter à ma lettre à maman
ce matin. Le soleil s’est decidé à apparaître et ça met un peu partout de la
gaité. Nous trouvons la Meuse un sale pays parce que ns y avons beaucoup
souffert et que ns l’avons vu ravagée ; mais par ici où l’on est loin du
front on doit convenir que c’est un joli pays : assez tourmenté, petites
vallées étroites, forets, ruisseaux, etc.
Tendresses à toi
Jean