13-7-1916
Maman chérie,
Je crois que j’épuise ta curiosité
dans ma dernière lettre. Rien à ajouter. Il continue à pleuvoir. Hier
après-midi on a fait jouer une « fougasse » c’est-à-dire une forte
charge de poudre recouverte de pierre, bourée et enterrée. On fait sauter le
tout et ça rappelle les douces emotions du champ de bataille. Ici aussi j’ai
une chambre et un lit, mais moins de receuillement qu’au 132e. Je
partage le lit avec Gétaz et la chambre avec 2 ou 3 autres. Mais l’on est pas
malheureux. Nous dessinons, ecrivons, lisons des vers, etc.
Très tendrement
Jean