Plélo,
8 octobre 1915
Maman cherie
Je ne puis aujourd’hui t’envoyer
qu’un simple mot. Je n’avais rien à faire cette après-midi, aussi en ai-je
profité pour me promener longuement et solitairement dans la campagne. J’ai vu
une petite eglise très amusante, celle de Notre Dame de la cour. Demain c’est
Dimanche on obtient tant qu’on veut des permissions de la journée. J’ai fait le
projet d’aller jusqu’à la mer ; et de faire connaissance de St Brieuc et
de la cote depuis Etables jusqu’à St Quay. Ce serait trop bête de quitter la
Bretagne sans sortir de son trou. Un autre jour j’irai voir à Guinguamp les
Alfred Bruneton, si j’ai une permission assez longue. J’irai jusqu’à Roscoff
voir J. [Jean] Liechtenstein.
Tendresses
Jean