Rappel : Alice
Herrmann allait épouser Jean en 1919. Elle était une amie de sa sœur Suzanne
et marraine de la petite Elna, dont Jean était le parrain.
Le premier feuillet de la
lettre manque, mais plusieurs détails montrent que la lettre date d’octobre
1915. Je ne la transcris pas dans sa totalité. Alice y parle de l’association des
lycéennes chrétiennes ; d’une amie ; d’une conversation avec une
enseignante sur son projet d’étudier l’anglais ; de cours de dessin avec
ses frères, de cours de latin ; de ses lectures : un ouvrage sur
Pascal et Les épopées africaines du
Colonel Baratier.
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Nous continuons à vivre dans l’attente d’une prochaine offensive ; les événements des Balkans sont inquiétants, mais nous avons ou du moins j’ai la foi !
Tout de même j’enrage d’avoir une vie aussi inutile à mon pays dans un moment où tous les hommes et beaucoup de femmes se dévouent ; c’est très bien de préparer l’avenir mais c’est dur en ce moment !
Suzanne Ekelund a repris des forces,
mais elle est toujours obligée de rester allongée, sa maladie est bien longue
et je la plains. J’essaierai d’aller la voir dans le courant de la semaine.
Maurice
[Herrmann, cousin germain d'Alice] est accepté par le médecin, il
vient d’écrire une lettre ravie à Papa, il va se faire piquer contre le
choléra, et il entrera aux Chasseurs le 8 Novembre. Je suis heureuse pour lui,
c’est un tel bonheur de pouvoir servir son pays.
Au revoir chère Mademoiselle, je
vous embrasse tendrement.
Alice Herrmann
Nous allons tous bien.