dimanche 1 mai 2016

Front de Champagne, en 1ère ligne, 1er mai 1916 – Jean à sa mère

1-5-16

            Je te sais enfin à Saverdun, ayant reçu ta carte de Toulouse. Il me tarde d’avoir des details sur ta nouvelle vie. Dis à tante Suzanne des tas de choses affectueuses. J’au su par tante Fanny qu’oncle Georges était non loin de Nancy ; quel genre de vie ?
            Moi ça va bien. Ne t’en fais pas pour mon poumon. Il n’a jamais mieux marché. La nuit dernière et cette après-midi j’ai pris le quart en première ligne. On y lit encore plus tranquille que partout ailleurs. J’y passe 12 heures par 48 heures. Ici, c’est-à-dire un peu en arrière j’ai un abris somptueux et profond ; des legions de souris me tiennent compagnie. Elles sont d’une familiarité déconcertante. Paul Galley rentre de permission de chez lui, où il a vu mourir Ernest [Galley], de la poitrine je crois.
Tendrement à toi 

Jean