1-5-16
Je te sais enfin à Saverdun, ayant
reçu ta carte de Toulouse. Il me tarde d’avoir des details sur ta nouvelle vie.
Dis à tante Suzanne des tas de choses affectueuses. J’au su par tante Fanny
qu’oncle Georges était non loin de Nancy ; quel genre de vie ?
Moi ça va bien. Ne t’en fais pas
pour mon poumon. Il n’a jamais mieux marché. La nuit dernière et cette
après-midi j’ai pris le quart en première ligne. On y lit encore plus
tranquille que partout ailleurs. J’y passe 12 heures par 48 heures. Ici,
c’est-à-dire un peu en arrière j’ai un abris somptueux et profond ; des
legions de souris me tiennent compagnie. Elles sont d’une familiarité
déconcertante. Paul Galley rentre de permission de chez lui, où il a vu mourir
Ernest [Galley], de la poitrine je crois.
Tendrement à toi
Jean