samedi 30 avril 2016

Front de Champagne, en 1ère ligne, 30 avril 1916 – Jean à sa mère

30-4-16
            Maman cherie  

            J’ai reçu hier ton mot du 25. Je ne sais pas ce qui a pu occasionner ce retard à mes lettres, en tout cas il ne faut pas t’affoler comme ça pour deux ou  trois jours sans lettres ; sans ça je t’écrirai + irrégulièrement pour t’habituer. Non ! Je plaisante.
            Je prends maintenant le quart comme chef de section en première ligne : 6 heures le jour ou la nuit. C’est encore là qu’on est le plus tranquille ; seulement il ne faut pas dormir. Le reste du temps, je suis avec ma section un peu en arrière non loin des emplacements de mes premiers sejours aux tranchées.
Il me tarde d’avoir des details sur ta vie à Saverdun. Embrasse bien de ma part tante Suzanne et sa couvée.
Tendrement à toi 

Jean