5-4-16
Maman cherie
Ici aussi le temps est de nouveau
triste et pluvieux, mais ce n’est plus le froid. J’ai trouvé notre palais
souterrain considerablement amélioré : ns avons maintenant les sergents et
moi une chambre de 2 mètres carrés et des lits. Les poilus ont décidemment bien
travaillé pendant que je n’étais pas là. Je ne puis comparer ma chambre qu’à
une cabine de navire. Pour le repos ns établissons une table et des bancs avec
des placards qui disparaissent ensuite.
Suzon ne doit plus être à Marseille
et tu dois souffrir d’être separée pour la première fois de ta petite fille.
Tante Fanny a-t-elle toujours de bonnes nouvelles des siens. Et Hugo n’a-t-il
pas fait d’apparition à Marseille pendant que vous y étiez ? J’ai reçu ta
carte du 31. Merci.
Tendrement à toi et à tous
Jean