samedi 2 avril 2016

Front de Champagne, 2 avril 1916 – Jean à sa sœur Suzanne Ekelund

2-4-16
            Ma chère Suzon 

            Je t’envoie ce mot à Cette pensant que tu y seras lorsqu’il aura parcouru les 800 kil. qui nous separent.
            J’espère que ton sejour à Marseille a été heureux, et que Na ne s’est pas trop mal trouvé des fréquentes absences de Nounou. Je pense bien souvent à la gosse avec tendresse et je donnerai beaucoup pour la revoir.
            Je n’ai pas encore repris la vie de tranchée depuis mon retour au camp.
            Avec tout ça, je ne te remercie pas de ton dernier paquet, si bien compris. Ce cake était un poëme ; ça ne sentait ni le patissier ni l’épicier, mais la patisserie de menage. Je t’assure qu’il a été apprécié. Vous me gâtez trop.
            Toujours affectueusement à toi, à Hugo, à ma filieule. 

Jean