samedi 28 mai 2016

Front de Champagne, en ligne, 28 mai 1916 – Jean à sa mère

28-5-16
            Maman cherie 

            Je reçois ta lettre du 24 ; j’espère que c’est la dernière semaine de Saverdun. Quelle vie que la tienne, ma pauvre maman. Enfin, à l’heure qu’il est, le sourire de Na te console de toutes tes misères.
            Ici c’est de nouveau le beau temps et le calme. Je crois d’ailleurs que nous ne tarderons pas à quitter nos bouleaux et nos pins. Ces pauvres arbres ne se remettent pas d’avoir baigné quelques heures ds la nappe de gaz. Ils sont lamentables. Si nous partons, je ne crois pas que ce soit pour une action immédiate. Ne te tourmente pas. Je t’embrasse. 

Jean