lundi 9 mai 2016

Front de Champagne, au cantonnement, 9 mai 1916 – Jean à sa mère

9-5-16
            Maman cherie  

            Nous voici enfin au repos. C’est une vrai detente pour tous après 20 jours de tranchée.
            J’ai reçu en arrivant ton mot du 5. A l’heure qu’il est ta solitude est surement finie. J’en suis bien heureux, car ça devait être un peu mélancolique.
            En même temps une lettre d’oncle Georges me demandant comment, quand et où nous trouver. Je n’ai pas encore de plan. Je crois que pour être sur de nous trouver il faudrait deux plans, un pour qu’il vienne me voir et un pour que j’aille jusqu’à lui ; mais je ne sais pas du tout où il est et ni ce sera possible.
            Grande journée de nettoyage, decrassage, battage, cirage, etc.
            On fait trop de bruit autour de moi, je t’embrasse, je vous embrasse tous. 

Jean