17-5-16
Maman cherie
Un temps ideal. Je t’ecris assis sur
l’herbe à l’ombre des pins pendant que mes hommes travaillent et je jouis
d’autant plus de ce repos que dans peu de jours j’en serai privé. Hier ça a été
à peu près le même emploi du temps, mais loin du cantonnement et pour toute la
journée. C’est pourquoi je ne t’ai pas ecrit. Un vrai « champ de
Mars » ce cantonnement de repos : le tambour roule, des commandements
retentissent, plus l’explosion de grenades du côté de l’école des grenadiers.
Le bruit d’un moteur d’avion et par instant, assez lointaine, la canonnade. Et
tout ça sous une lumière tiède au milieu de la sérénité des pins.
Je pense très affectueusement à toi
et t’embrasse.
Jean