vendredi 27 mars 2015

Fin mars 1915 – Verdun, hôpital militaire 4



Source : NotreFamille.com
 
Longues journées à l'hôpital. Un de mes voisins délire et parfois ce délire  devient une prière qui retentit dans la salle : « Sainte Marie mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs dès maintenant et à l’heure de notre mort ». Pour quelques-uns l’heure de cette mort est toute proche.
          Rapidement je reçois quelques visites. Marie Bruneton, sœur[1] de mon cousin Alfred Bruneton[2], est infirmière dans l’hôpital. Elle vient me voir quotidiennement et se charge de donner de mes nouvelles à ma mère. Les aumôniers de Verdun, les pasteurs Barraud et Krug, sont aussi très fidèles. Plus tard des parents et des amis cantonnés dans la ville ou dans la région se succéderont à mon chevet : oncle Georges [Georges Benoît], le pasteur Nick, Louis Leenhardt. Je ne suis abandonné ni par Dieu ni par les hommes. 
Les lettres de ma mère et de quelques amis commencent à me parvenir. Je suis entouré d’affection et d’intercessions proches ou lointaines. Mais Pâques n’est encore pour moi qu’en espérance la fête de la résurrection.  
 
Mémoires de Jean Médard, 1970 (3ème partie : La guerre)

[1] En août 2013, un courriel d'Ariane Bruneton, une arrière-petite-nièce de Marie Bruneton, m'a informée que cette dernière était la cousine d'Alfred Bruneton et non sa sœur comme l'écrivait Jean Médard. Elle était la fille de Gaston Bruneton, oncle d'Alfred. Elle a été infirmière à Verdun, puis dans les Dardanelles.
[2] Alfred Bruneton (1863-1934) x Elisabeth Médard (1867- ?), cousine issue de germain du père de Jean.