Verdun 27 avril 1915
Maman chérie,
Depuis que mon abcès
au bras a été ouvert, je suis infiniment mieux. Toujours un degré de différence
entre le matin et le soir mais c’est normal et on ne diminue en rien mon régime
pour cela. Nous avons un nouveau major qui remplace définitivement M. Guillemot.
Il m’a pansé lui-même ce matin. La plaie se suppure presque plus, l’abcès au
bras beaucoup.
J’ai reçu une bonne
lettre de Lestringant, et aussi ta longue lettre détaillée avec joie. Je t’en
prie, n’aie ni inquiétude ni regrets sur la façon dont tu m’as soigné.
Malheureusement je crois être ici encore pour quelques longs jours. Je reçois
régulièrement la visite de M K. [le pasteur Jacques Krug] et viens de recevoir celle du major Balcam. Je
pense le revoir et je t’embrasse comme je t’aime.
Jean Médard