Mon cher Coco
Il se peut que ces jours-ci
tu reçoives mes lettres un peu plus espacées, car je vais aller 10 jours dans
la montagne et je ne profiterai pour le courrier que d’occasions de hasard.
Tout mon esprit est
occupé d’une famille[1] d’ici, 2 fils tués à l’ennemi
en 15 jours. Ce sont des industriels très
généreux et actifs. La visite que j’ai fait hier m’a beaucoup
impressionné : une énergie extraordinaire, déroutante, nette, consciente,
avec une foi religieuse des plus vagues. Je dois faire le service demain, tu
juges avec quelle anxiété. Tu te rappelles quand tu as été rappelé à
Nérac ? Il me tarde de savoir terminée ta mutation de Jean et ta blessure
bien cicatrisée. Une cousine Bruneton[2] a eu la bonne idée de m’envoyer de tes
nouvelles une fois.
Source : collections BDIC |
Bien affectueusement à toi.
Léo
[1] Albert
Léo ne cite pas le nom de cette famille. Il s’agit des Scheurer (Jules Scheurer
et Marie-Anne Dollfus. Leurs deux fils : Pierre et Daniel Scheurer). En
1917, quand le 132ème R.I. sera basé en Alsace, Jean, à son tour, cantonnera près de Thann, sera très fréquemment leur hôte et, dans ses lettres à sa
mère, parlera d’eux avec admiration et affection.
[2] Marie Bruneton était une cousine issue de germain d’Albert Léo. En effet, sa mère, Elisabeth Vernes ép. Bruneton (1842-1909) était la cousine germaine de Gabrielle Vernes (1842-1921), la mère d’Albert Léo. Le père de Marie Bruneton, Gaston Bruneton (1838-1918) était, lui, un oncle d’Alfred Bruneton (1863-1934) qui avait épousé Elisabeth Médard, une très lointaine cousine de Jean.
[2] Marie Bruneton était une cousine issue de germain d’Albert Léo. En effet, sa mère, Elisabeth Vernes ép. Bruneton (1842-1909) était la cousine germaine de Gabrielle Vernes (1842-1921), la mère d’Albert Léo. Le père de Marie Bruneton, Gaston Bruneton (1838-1918) était, lui, un oncle d’Alfred Bruneton (1863-1934) qui avait épousé Elisabeth Médard, une très lointaine cousine de Jean.