Au bout d’une
quinzaine de jours, je vais mieux, je fais peau neuve. Espérant mon évacuation
rapide, [ma mère] se décide à rentrer à Sète. Ce départ est un peu prématuré et
elle ne se pardonnera pas de m’avoir abandonné trop vite. En effet mon départ
sera ajourné longtemps encore. Mon aspect est devenu plus normal, mais je me
mets à tousser et à cracher. Je ne dors plus. Ce sont des vomiques consécutives
à une pleurésie purulente et à la septicémie. Pourtant je reprends peu à peu
quelques forces, j’arrive à m’asseoir, à me coucher sur le côté, à dormir un peu. Mais quand se
décidera-t-on à m’évacuer ?
Mémoires
de Jean Médard, 1970
(3ème partie : La guerre)