mardi 7 avril 2015

Sète, 7 avril 1915 – Mathilde à son fils

Paris 7 Avril 1915
            Mon fils chéri 

            Je n’ai eu qu’ici hier soir la seconde carte de l’Hopital me disant que tu avais à ce moment là un peu plus de fièvre. Grâce à Dieu j’ai refléchi que c’était bien antérieur à la dépêche me rassurant et je suis là à Paris à me morfondre. Car cette carte ne me donne pas plus l’accès de Verdun que la première. J’ai couru toute la journée avec Marie Hugues pr avoir des tuyaux. Oncle Louis a télégraphié au Commandant de la place de Verdun ? Aurai-je demain une réponse ? C’est terrible d’être ainsi arrêtée. Les Coreton m’ont mis en rapport avec une dame qui revient de voir son fils. Elle m’a dit d’aller demain matin aux Invalides. Je tenterai cela. Il parait que l’on a en route bien des difficultés. Mais j’arriverai à pied s’il le faut. Prend seulement patience. Il pleut c’est triste. Que fais-tu ? Que je voudrais t’embrasser ce soir mon bien aimé.

Ta maman