27-2-16
Maman chérie
Tu dois être inquiète de me sentir
sur le front par un temps aussi mouvementé. Rassure-toi ; je n’ai pas
changé de secteur, et le notre est toujours aussi calme.
Nous avons quitté les tranchées hier
et nous travaillons un peu en arrière. C’est plus fatiguant que la tranchée et
pas plus sur, mais ça change un peu.
Il fait toujours froid, mais ns ne
souffrons pas. Ns sommes des privilégiés. Je me rends compte de + en + que ce
que j’ai emporté comme linge et lainage est de l’inutile. Surtout ne m’en
envoie pas. Si tu éprouves absolument le besoin d envoyer q. chose, envoie
plutôt des provisions de bouche. Mais c’est encore inutile, car on fait venir
tout ce qu’on veut du bourg voisin.
Tendrement
J. Médard
JMO 132ème R.I. 26 février
1916
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