Ma déception
ne dure pas longtemps. Je suis installé dans un hôpital confortable, de mon lit
je puis contempler les Alpes et surtout je suis soigné énergiquement par un bon
docteur. Dès mon arrivée il a été éclairé sur mon cas par une nouvelle vomique.
Quelques jours après mon arrivée ma mère dont la déception a été vive, mais
brève, comme la mienne, vient m’y rejoindre. Le docteur pense que les combats
sont finis pour moi et que je devrai me soigner longtemps. Ma mère se demande
si ce diagnostic doit l’inquiéter ou la réjouir. Je suis encore très faible.
Quand je contemple les montagnes il me semble que je n’aurai plus jamais la
force de faire même une petite ascension. Pourtant j’ai un appétit féroce et je
fais de rapides progrès.
Mémoires
de Jean Médard, 1970
(3ème partie : La guerre)
Source : Notre Famille
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