10-9-16
[Erreur de date, puisque dans sa lettre,
Jean écrit « Hier c’était le culte ».
Et que le dimanche tombait le 10 septembre.]
Maman cherie,
Ma vie continue à être remplie par
la presence de [Albert] Léo. Avant-hier soir je suis encore allé diner dans son village,
sur l’herbe, comme la 1ère fois et le soir nous avons bavardé
longtemps de tout et de tous.
Hier c’était le culte. Henri Monnier
devait le presider. On l’a attendu très longtemps, il ne venait pas. Son cheval
à moitié chemin avait pris le parti de revenir à l’écurie et impossible de lui
resister. Léo l’a remplacé très heureusement : « Je vous donne la
paix, ma paix, etc. » Infiniment simple et infiniment fort. Il grandit
tous les jours.
J’avais fait prevenir les
protestants du regiment et ils étaient là quelques uns. Dejeuner chez le
commandant avec les Monnier car Mme était venue rejoindre son mari.
Puis j’ai fait une longue course à
cheval pour rendre service à [Henri] Monnier et prendre des renseignements sur la mort
d’un officier de sa division. Je n’ai retrouvé Léo que tard, il a diné avec mes
convives de tous les jours que ns avons quitté le + tôt possible et puis
bavardage encore jusqu’à 10 h.
Ça recommencera tant que les hasards
de la guerre ns tiendrons l’un près de l’autre. Jusqu’à quand ?
Tendrement
Ton fils qui est fort heureux
Jean