vendredi 23 septembre 2016

Front de Somme, bois de Vaux près de Suzanne, 23 septembre 1916 – Jean à sa mère

23-9-16
            Maman cherie, 

            Encore en surete. Nous bivouaquons dans des bois. Il fait un temps superbe. Nous avons dressé  nos tentes sous lesquelles nous dormons tant que nous pouvons, et nous faisons des feux de bois sur lesquels nous preparons des mets variés.
            Je me sens un peu plus utile que d’ordinaire et ça me fait plaisir. On passe son temps à manger, à dormir, à s’installer. On a de la peine à se faire un état d’âme de guerrier. Malgrès la cannonade toute proche notre coin est reposé et reposant, et nous gardons notre mentalité de repos.
            Toujours très près de toi et très tendrement à toi. 

Jean
[De la main de Suzanne]

            Je trouve cette lettre en partant pour la ville, voir tante Jenny que je n’ai pas vu depuis Montpellier. Je ne fais donc que te la faire suivre et je donnerai une plus longue lettre pr toi à oncle Axel qui part demain.
            Je vous embrasse.
Suzanne