mercredi 19 octobre 2016

Marseille, 19 octobre 1916 – Mathilde à son fils

Villa Svéa ce 19 Octobre 1916 

            Mon Jean bien aimé 

            Je suis trop émue et troublée pr que je puisse te dire quoi que ce soit. Je viens de passer des jours d’angoisse telles que l’on ne peut comprendre autour de moi que je puisse y resister. Quand je viens de trouver au courrier tes cartes du 15 et ta lettre du 16 j’ai cru mourir de bonheur. Avec tante Fanny ns avons pleuré dans les bras l’une de l’autre. Elle vibre autant que moi  presque et me supplie de te faire une commission  que je suis obligée de transmettre dans la crainte prtant de te deplaire. Elle te supplie de venir la voir et de me prendre ici. On ne peut lui refuser, tu le regretterais car je la crois très malade et elle t’aime peut-être plus que son fils. Elle me demande d’écrire à Suzie de venir avec Elna ; je ne sais ce que fera ta sœur mais si tu préfères aller à Cette on peut toujours y passer la fin de ton sejour.
            Ecris moi vite ; je suis si heureuse que je ne sais ce que je dis. Je télégraphie à Melle [Léo] Viguier.
            Repose toi. Quitte tes « totos » et viens même avec eux embrasser ta mère.

Math P Medard

            J’achève ces mots à la poste.