Cette bourgade
[Pont Saint Esprit], au bord du Rhône, ne manquait pas de charme avec ses
collines grises ou bleutées, ses oliviers, ses figuiers, ses cyprès et, de
l’autre côté du Rhône la silhouette du Ventoux ; mais notre instruction
militaire sous la direction de sous-officiers grossiers et bornés et, bien que
les rapports humains avec mes compagnons de chambrée aient été faciles et même
cordiaux, la proximité avec certaines recrues braillardes et souvent ivres
l’était beaucoup moins. La nourriture était insuffisante, le pain moisi, mais
nous pouvions acheter pour deux sous de superbes melons de Cavaillon, dont les
transports militaires empêchaient l’exportation.
Mémoires de Jean Médard, 1970 (2ème partie : Enfance et jeunesse)
Source : http://www.delcampe.net/
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