Plélo,
2 Janvier 1916
Ma chère maman
Je passe encore cette journée de
Dimanche tranquillement chez moi. Il ne fait pas beau et je n’ai aucune envie
d’aller à St Brieuc ou autre part.
J’ai acheté quelques bouquins à
Paris ; de quoi passer agreablement de longues heures.
Hier soir j’étais tellement plongé
dans mes lectures que j’oubliais d’aller diner. Je suis arrivé à table très en
retard. Je t’ai dit je crois que j’avais reçu un paquet de tante Fanny avec une
chemise de flanelle et une écharpe tricotée, tout ça très bon et très chaud.
Hier une lettre d’elle a suivi avec un mandat de 20 frs. J’avoue que le mandat
m’a fait + plaisir que le reste. J’ai tant de vêtements maintenant que je serai
obligé de donner la moitié quand je partirai. Ne m’envoie ni me fait envoyer
plus rien je t’en prie.
Tendrement à vous
Jean