Quand il fait
beau, je dessine, je parcours le pays à pied, en bicyclette et en auto, car mon
ami Roger de La Morinerie, aspirant comme moi et libre comme moi a une voiture
et m’en fait profiter.
Roger de La
Morinerie est un agréable compagnon. Nous serons longtemps officiers au même
bataillon. Nos rapports d’amitié seront un peu superficiels mais sa compagnie
sera toujours agréable et tonique. Ce grand garçon, gâté jusque là par la vie,
affrontera avec courage et bonne humeur les dangers et les souffrances qui vont
être notre lot pendant plusieurs années, alors que tant d’autres, peut-être
tout aussi courageux, ne cesseront pas de « râler » et sembleront
prendre plaisir à enfoncer les autres avec eux dans l’amertume et le découragement.
Avec lui ou seul
je découvre peu à peu toute la côte entre St-Brieuc et Lannion dans une saison
où, désertée par les estivants, sa grandeur sauvage reste intacte : Ploumanac’h,
Trégastel, Paimpol, l’île de Bréhat, Tréguier !
Mémoires
de Jean Médard, 1970
(3ème partie : La guerre)