Cette le 21/5 1917
Mon brave chéri
Suzie part pr Montpellier et je lui
donne ce petit mot à emporter à la poste.
Il fait encore vilain temps, il
pleut et je vais rester au home avec ma petite Na comme distraction et compagnie,
je t’assure.
J’ai eu hier ta chère lettre du 15.
Ne t’inquiète pas va, je ne ferai jamais ce que tu n’aimes pas et ne rendrai
jamais public sans ton autorisation ce que tu veux si bien cacher. Ta modestie
est un peu extrême mais je t’aime bien mieux ainsi.
Ns sortons de table fort tard ;
impossible ces jours ci de faire cuire les aliments, ni charbon….. ni gaz. Il
faudra arriver à se nourrir de fruits si encore on peut s’en procurer.
Ce matin visite du docteur [Adrien]
Batailler qui s’est bien informé de toi. Ns avons été hier avec Na chez Mme
[Berthe] Almairac-Auriol avec les dames Lapist [?] et Duclaux [Alida
Auriol ép. Duclaux]. Ma petite chérie s’est amusée royalement. elle était une
mariée, on la parait de fleurs. Mais les petits garçons seuls pouvaient
s’approcher, les fillettes avaient auprès d’elle moins de succès. La pluie ns a
chassés.
Le soir Rod Lighet à diner ; lui aussi s’interesse à
toi et par cela il m’est sympathique.
Comment va [Albert] Léo et tes
camarades blessés ?
Je t’envoie tout mon amour.
Ta maman
Bonnes nouvelles d’Alice, elle
demande à revenir.