Nous sommes relevés le 23 mai, transportés en camion
dans un village de Brie, d’où je pars quelques jours plus tard en permission.
Après chacune de ces affaires nous sommes malheureux, même bouleversés à la
pensée des compagnons parfois très chers que nous avons perdus ; pourtant
le sentiment qui domine dans nos cœurs égoïstes, c’est la joie de nous en être
sortis, d’être toujours là, vivants. Nous ignorons totalement que parmi les
troupes qui nous ont succédé il y a eu de graves mutineries et que ce printemps
17 aura été pour la France une des périodes les plus critiques de la guerre.
Mémoires de Jean Médard, 1970 (3ème partie, La guerre)
Source : JMO du 132ème
R.I. - 23 mai 1917
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