mardi 28 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 28 novembre 1917 – Jean à sa mère

28/11/17
            Ma chère Maman 

            J’ai reçu ce matin ta bonne lettre du 24. La vie est certainement plus supportable depuis notre petite explication. Il ne me lâche pas, mais ça m’apaise enormement et ça me donne un peu plus d’independance.
            Rien de nouveau. Il faut un temps très doux ; mon costume n’arrive toujours pas. Je me suis fait retailler une culote de troupe que j’avais. La vareuse, elle, tient.
Tendrement à toi 

Jean 

            Triste la mort de Mr Bonfils[1].

[1] Henri Florian Bonfils (1866-1917), employé de commerce. (Source : Archives départementales de l’Hérault en ligne.)

lundi 27 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 27 novembre 1917 – Jean à sa mère

27/11/17
            Maman chérie 

            Encore très à la hate aujourd’hui. Hier je me suis encore echappé quelques minutes chez les Scheurer, où l’on trouve toujours une atmosphère de bonté et d’intimité ; à part ces rares intermèdes la vie dans les paperasses continue.
Source : collections BDIC
          J’accomplis ce metier toujours sans le moindre enthousiasme. Je n’ai pas pu m’empêcher de le dire ce matin au colonel Maurel[1]. J’ai été d’ailleurs assez mal reçu.
Tendrement à toi 

Jean

[1] Peut-être le dialogue rapporté dans ses mémoires et mis en ligne le 26 novembre.

dimanche 26 novembre 2017

Le colonel Maurel


Quand la mission dont il [le colonnel Maurel] me charge entraînerait un manque d’égards vis-à-vis d’un commandant de secteur ou même d’une espèce de mouchardage, je fais le naïf. Alors il se fâche :
« Je ne ferais jamais de vous un officier d’Etat-major.
– Mais, mon Colonel, ce n’est pas mon ambition. Je suis un étudiant en théologie, un petit curé, si vous voulez ; ma place n’est pas dans un état-major, mais avec la troupe.
– Votrrre place est celle où je juge bon de vous mettrrre ».
Pourtant cette expression l’a amusé et désormais il m’appelle « le petit currré ». Un jour où je suis un peu cafardeux et où je parle au duc de Trévise [Edouard Mortier] du caractère odieux de mon chef, il me donne un conseil apaisant : « Vous avez tort de prendre ça au tragique. Votre colonel est vraiment un phénomène. Etudiez-le. Examinez-le comme on regarde un singe se gratter le derrière. »  

Mémoires de Jean Médard, 1970 (3ème partie, La guerre)

samedi 25 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 25 novembre 1917 – Jean à sa mère

25/11/17
            Maman cherie 

            Je t’ai laissé 3 jours sans lettres.
            Pourtant rien de nouveau dans ma vie. Avant-hier j’ai passé toute la journée en secteur.
Source : collections BDIC
            Hier à l’heure du courrier j’étais pris, aujourd’hui aussi : le capitaine Favatier m’avait invité à prendre le café, Mr Girard, notre propriétaire, dejeunant avec eux.
            Hier je me suis échappé quelques minutes chez les Scheurer, que je n’avais pas vu depuis 15 jours. Aujourd’hui bonne journée. Le Gall était ici ; ns avons longuement bavardé.
Très tendrement  

J. Médard

mercredi 22 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 22 novembre 1917 – Jean à sa mère

22/11/17
            Ma chère Maman 

            A la pluie a succédé une journée splendide. Je n’ai pas le temps de t’écrire longuement aujourd’hui ; le courrier va partir. J’aimerais bien être dehors par un temps pareil.
            J’ai reçu ta bonne lettre du 18. J’espère que Suzanne va mieux et que les petits ne vous donnent pas trop de tintouins.
Tendresses 

Jean

mardi 21 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 21 novembre 1917 – Jean à sa mère

21/11/17
            Ma chère Maman 

            Hier je ne t’ai ecrit qu’un mot de rien du tout, et j’ai peur que ce mot t’ai laissé de la tristesse. Je traverse evidement une des périodes les plus penibles que j’ai traversé depuis le debut de la guerre.
            Comme quoi le bien-être et même la sécurité comptent assez peu dans le bonheur.
            Je suis bien lâche, mais je n’ai pas le courage de demander à rentrer dans mon régiment. Il me serait repondu par un refus très brutal. Par exemple : « Attendez que je vous mette à la porte » ou quelque chose d’approchant.
            Je n’aime pas tenir tête. Le travail que je fais m’assomme et m’abrutit. Le seul delassement ce sont les ballades en secteur. Mais le mot ballade est bien impropre. Le colonel Maurel m’impose des « inspections ». Il convoque des officiers à 2 et 3 galons pour m’accompagner. Tout ce qu’il faut pour me rendre parfaitement odieux à moi et aux autres.
Source : collections BDIC
           Aujourd’hui nous devions partir le capitaine [René Récopé] de Tilly et moi, chacun dans notre coin pour une de ces tournées, mais la pluie s’est mise à tomber, nous resterons dedans.
            J’ai tord de te raconter toutes ces histoires-là, mais hier j’étais vraiment trop enervé, je n’y tenais plus. Aujourd’hui je suis un peu calmé et disposé à prendre philosophiquement ce qui n’est en somme qu’un ennui et une situation fausse.
            Je n’ai vu [Albert] Dartigue qu’en courant. Je ne vois plus personne. Avant-hier je me promenais en service ds le secteur du Cdt [Etienne] de Seynes. Il m’a invité à dejeuner. J’ai demandé la permission par téléphone… Elle m’a été refusée. Je n’ai pas vu Madame Scheurer [Marie Anne Dollfus, épouse Scheurer] depuis 12 jours.
            J’espère que Pierre ne vous donne pas des inquiétudes sérieuses.
Tendrement à vous toujours 

Jean

lundi 20 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 20 novembre 1917 – Jean à sa mère

20/11/17
            Maman chérie 

            Pardonne moi si je ne t’écris pas plus régulièrement. Je suis absolument abrutti par le genre de vie que je mène. Quelle vie ! Toutes les heures du jour auprès d’un homme agité et hurlant. Si je reste encore longtemps ici je crois que je deviendrai fou.
            J’ai reçu ta bonne lettre du 16.
            Tu me parles de Mr Wood. Je me rappelle très bien. N’est-il pas du tout question du consulat d’Amérique pour Hugo ?
Tendresses

Jean

dimanche 19 novembre 2017

Automne 1917 – Colonel Maurel vs colonel Garcin


Tout cela serait merveilleux si je n’étais pas le délégué du Colonel Maurel. Il n’aime pas les chasseurs et le Colonel Garcin[1] qui commande leur groupe sous ses ordres est sa bête noire.
« Médard, téléphonez au Colonel Garcin et dites-lui que j’exige… etc.
– Médard, me répond Garcin dites-lui qu’il m’emm…  et, comme je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire, Maurel, qui m’observe, rugit :
– Répétez-moi textuellement ce qu’il vous dit ».
Je ne sais m’en tirer qu’en bafouillant un mensonge maladroit. 

Mémoires de Jean Médard, 1970 (3ème partie, La guerre)

[1] Le colonel Garcin commandait trois bataillons de chasseurs à pied, les 49ème, 65ème et 69ème BCP.

samedi 18 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 18 novembre 1917 – Jean à sa mère

18/11/17
            Ma chère Maman 

            Un mot à la hâte avant le départ du courrier. Nous sortons de table.
            Ce matin je suis allé au temple à Thann, où j’ai entendu Jean Monnier. A la sortie j’ai vu le Cdt [Etienne] de Seynes qui est vraiment un type sympathique.
Temple de Thann
Source : Site des paroisses protestantes de Thann et Fellering
Je mène la vie la plus deprimante que l’on puisse imaginer. Ne t’en fais pas il n’y a rien à faire pour en sortir.
            Je t’embrasse tendrement.

Jean

jeudi 16 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 16 novembre 1917 – Jean à sa mère

16/11/17
            Maman chérie 

            Sois heureuse. J’ai de nouveau la machoire en parfait état. J’ai fait hier ma dernière visite au dentiste, qui m’a d’ailleurs parfaitement soigné. J’ai mené ces jours-ci une vie abrutissante, rivé à mon bureau.
            Je reçois ta lettre du 12. Evidement Elna va devenir difficile à mener. Je me demande si une douche froide est si bonne que ça pour calmer les nerfs. Bourgade en effet n’a pas l’air pressé et a besoin d’être secoué.
Je vous embrasse tendrement. 

Jean

mardi 14 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 14 novembre 1917 – Jean à sa mère

14/11/17
            Maman chérie 

            Hier je n’ai pas pu t’écrire ; j’ai passé toute la journée dehors de 6 h du matin à 6 h du soir. Journée belle et froide. Tartelette – c’est ma jument, une vieille, brave et jolie bête – Tartelette donc avait de la peine à marcher à cause du verglas. J’ai dejeuné en secteur avec de très gentils camarades, des chasseurs.
Source : collections BDIC
            J’ai visité en détail le coin le plus tourmenté du secteur. C’était le calme plat mais les ravages recents ajoutés aux anciens en faisaient une desolation.
            J’ai depuis ce matin une belle dent en or ds la machoire. Ça me coutera 60 frs. Inutile de m’envoyer de l’argent, j’ai ai assez.
            [Pierre] Lestringant m’écrit une gentille lettre pour m’annoncer ses fiançailles avec la jeune Melle Marion[1] que tu as connu au Lazaret.
Tendrement 

Jean

[1] Emilie Marion (1894-1981). Leur mariage sera célébré en 1919.

dimanche 12 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 12 novembre 1917 – Jean à sa mère

12/11/17
            Ma chère Maman 

            Je ne t’ai pas écrit hier, j’ai eu une journée très remplie. Avant-hier soir les Boches ont fait du tapage sur le point le plus sensible du secteur.
Source : JMO de la 56ème  division d'infanterie - 10 novembre 1917
         Après diner – après que tout fut fini d’ailleurs – je suis monté là haut en auto avec un officier de la Division. Il fallait rouler parfois phares éteints, sous bois ce n’était pas commode. Nous sommes rentrés très tard. Hier matin nous y sommes retournés avec le colonel.
Source : collections BDIC
            En partant j’espérais presque être de retour pour le culte. J’étais loin de compte, nous sommes rentrés à 3 heures de l’après-midi. Je tombais de sommeil. Avant de partir chez les Scheurer je me suis échapé un moment dans ma chambre et j’ai dormi une heure.
            Chez les Scheurer soirée exquise. Il y avait Henri Monnier, [Albert] Dartigue et un type du 106 catechumène d’H. Monnier. Ce matin il fait un temps radieux.
            Hier matin en partant j’ai reçu trois bonnes lettres que j’ai lue en route. La tienne, une de Léo Viguier et une de [Daniel] Loux qui a l’air très heureux dans ses montagnes et s’attache beaucoup à sa paroisse.
Tendrement 

Jean

vendredi 10 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 10 novembre 1917 – Jean à sa mère

10/11/17
            Ma chère Maman 

            Tes lettres continuent à arriver très régulièrement. C’est drôle cette vie de la maison si differente de celle d’autre fois. D’ailleurs c’est très bien. C’et la veritable hospitalité. Les familles les plus chiques que je connaisse sont justement celles qui ont leur maison ouverte. Ces sont les Henri Bost à La Force, les Scheurer, ici, etc. Je suis heureux de voir ces traditions s’établir chez nous.
            On ne parle pas de mouvement pour nous. Pourquoi l’Italie t’épouvante-t-elle ? J’avoue que j’aimerais infiniment mieux ça que les Flandres ou la Meuse et du jour où l’on ns sortira d’ici ce ne sera probablement pas pour faire des routes.
            Demain soir je suis invité à diner chez les Scheurer. J’espère bien pouvoir y aller.
            Les nouvelles de Russie sont vraiment décourageantes. Les malheureux ! Quel mal ils nous font et quel mal ils se font à eux-mêmes !
Tendrement à vous tous 

Jean

jeudi 9 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 9 novembre 1917 – Jean à sa mère

9/11/17
            Ma chère Maman

            La journée d’hier a été assez interessante. J’étais le cicerone d’un inspecteur d’academie, d’un capitaine anglais, et d’un gros personnage americain. Je ne crois pas qu’il fut pasteur. Je leur ai montré le vieux H [Hartmannswillerkopf], toujours chauve et désolé dans la splendeur d’alentour. Nous avons visité aussi, assez proche des lignes, une ambulance très bien comprise et aménagée.
Source : collections BDIC

Source : collections BDIC
             Nous avons très bien dejeuné à Thann, et l’après-midi je reprenais ma place devant du tapis.
            Merci pour ta bonne lettre du 5.
Affectueusement 

J. Médard 

mercredi 8 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 8 novembre 1917 – Jean à sa mère

8/11/17
            Ma chère Maman 

            Il fait de nouveau un beau soleil qui impressionne agréablement les sens et l’esprit. Je vais probablement conduire aux observatoires ce matin des visiteurs. Parmi eux il y a paraît-il un pasteur americain. Ça m’amuse assez. C’est de beaucoup le côté le plus interessant de mes presentes fonctions.
Très tendrement à toi
 
Jean
Source : collections BDIC
 

mardi 7 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 7 novembre 1917 – Jean à sa mère

7/11/17
            Ma chère Maman 

            J’ai passé la journée d’hier et la nuit en secteur, avec d’agréables compagnons.
Source : collections BDIC

Je reçois regulièrement tes lettres. Le temps s’est radouci ici aussi. Nous avons eu quelques belles journées, aujourd’hui la pluie recommence.
            On vient chercher les lettres.
            Je t’embrasse.
Tendrement à toi 

J. Médard

samedi 4 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 4 novembre 1917 – Jean à sa mère

4/11/17
            Maman chérie 

            Demain j’aurai probablement à faire et ne pourrai t’écrire avant le courrier. Il est plus sur de t’envoyer un mot aujourd’hui.
            Dimanche calme passé à l’intérieur. Je suis allé entendre J. [Jean] Monnier à Th. [Thann]. Un culte sur la réformation. Il y a toujours q. chose à prendre.
            Je viens de faire un tour au foyer où [Albert] Dartigue fabrique du café pour ses poilus. Cette grande salle très eclairée, pleine de monde, très silencieuse, fait plaisir à voir.
Source : collections BDIC
          Je ne savais pas que vous aviez l’intention de baptiser le petit ces temps-ci. Mes compliments et mes amitiés à Madou si elle est encore là.
Affectueusement à toi 

Jean

vendredi 3 novembre 2017

Willer-sur-Thur, 3 novembre 1917 – Jean à sa mère

3/11/17
            Maman chérie 

            Je reçois ta bonne lettre du 30. Tu desires voir la paix se faire sur le dos des Russes. J’avoue ne pas partager du tout ton desir. D’abord ce n’est pas très chic pour les Russes, puis ce serait preparer la Russie à devenir une province allemande, et Dieu nous garde de ça ! Quand à l’Italie, il ne faut pas désespérer si vite.
            Le colonel Maurel rentre ce soir !! Un retour beaucoup plus apprécié est celui des Scheurer. J’ai reçu un mot hier et à la nuit tombante je suis allé les voir. J’ai trouvé Madame [Marie Anne Dollfus épouse Scheurer] avec qui j’ai passé un agréable moment. Elle m’a donné des nouvelles très rassurantes de [Albert] Léo. Elle m’a parlé aussi avec finesse et bienveillance des gens qui pour montrer qu’ils sont « comme il faut », qu’ils appartiennent à un milieu social elevé, se croient obligés d’afficher des opinions reactionnaires, d’être raides avec les domestiques, etc. Ils sont si simples eux.
Ce matin j’ai dejeuné chez Jean Monnier. Il avait mis les petits pots dans les grands. Il y avait son frère [Henri Monnier], [Albert] Dartigue, [Maurice] Roth et un artilleur. On a parlé de choses et d’autres, de l’Italie – les deux frères connaissent justement très bien le pays où l’on se bat. Jean nous faisait part de quelques uns de ses souvenirs de captivité, de la vie des troupes Boches en cantonnement de repos, etc. Henri [Monnier] m’a dit tout le plaisir qu’il avait eu à faire ta connaissance.
            Maintenant je suis seul dans le grand bureau et les coups de téléphone interrompent souvent ma lettre. Le capitaine [Louis] de Ronseray est allé suivre un cours à Paris. Le capitaine [René] Récopé de Tilly est avec le colonel en secteur. Quignet est allé chercher en auto le colonel Maurel.
            Madou Armand est-elle encore pour quelques jours chez vous ? Je connais à peine son fiancé. La Méditerranée est-elle toujours aussi malsaine ?
            Je me fais soigner les dents. Ce n’est pas très amusant, mais c’est très nécessaire.
Tendrement à toi 

Jean 

            Ce soir je lis dans le Temps notre visite à l’Hartmann d’avant hier. [Le mot censuré (ou auto-censuré ?) est "Hartmann". Il s’agit en fait de l’Hartmannswillerkopf]

            Adresse demandée par Suzanne Kodak Place Vendôme Paris.

jeudi 2 novembre 2017

"Des tombes sur l'Hartmannswiller"

L'article "Des tombes sur l'Hartmannswiller" est paru dans Le Temps du 3 novembre 1917, numérisé par Gallica.
Source pour la photo "Thann. Panorama." : collections BDIC
 
Source pour la photo Bois de la Voisogne. Tombe de soldat français. : collections BDIC
  
Source pour les photos : collections BDIC
- En haut : Hartmannswillerkopf. Camp Jean Perrin. Ambulance alpine 304.
- En bas : Hartmannswillerkopf. Camp Renié. La chapelle.

Source pour la photo "Vieux-Thann. Cimetière militaire." : collections BDIC

Source pour les photos : collections BDIC
- En haut : Hartmannswillerkopf. Le sommet bombardé.
- En bas : Hartmannswillerkopf. Le sommet.




Willer-sur-Thur, 2 novembre 1917 – Jean à sa mère

2/11/17
            Maman chérie 

            Je suis resté longtemps sans t’écrire. Hier j’allais le faire lorsque j’ai du accompagner en ligne des journalistes qui venaient voir les tombes pour la Toussaint. Les deux dont j’étais le cicerone étaient charmants, avaient été poilus l’un et l’autre et ont en somme le droit de s’attendrir sur des tombes.
Source  : collections BDIC
         Achète le « Temps » et la « Liberté »[1] de la Toussaint tu y trouveras peut-être tout au long ma promenade. Je ne suis pas rentré assez tôt pour déjeuner chez Mr [Etienne] de Seynes, comme je comptais le faire. J’ai dejeuné très finement avec eux à Th. [Thann]. Demain j’espère dejeuner avec H [Henri] Monnier chez son frère [Jean Monnier]. J’aurai ainsi des nouvelles assez fraiches de toi. Le culte de Toussaint de J. Monnier a été bien. Merci de tes bonnes lettres que je reçois très régulièrement.
Tendrement à toi 

Jean

[1] Le journal La Liberté n’est pas numérisé. Voir l’article du Temps dans le billet « Des tombes sur l’Hartmannswiller ».