6/5/1917
Maman chérie
Je continue à recevoir regulièrement
tes lettres. Voilà celle du 2. Comme je te l’ai deja dit on est officier de
liaison que pendant les périodes d’action. Je le suis de nouveau depuis hier.
D’ailleurs l’action pour nous n’a rien de bien dangereux et de très glorieux
pour le moment.
Puisque tu me le demandes, je puis
bien te dire que je suis au contraire très coté par mon nouveau colonel [Adrien
Perret]. Il m’avait même proposé une citation à l’armée. En fin de compte j’en
ai eu une au corps d’armée. Ça vaut peut-être mieux, comme je n’ai pas été
vraiment combattant cette fois. Ne t’occupe pas de me remplacer mes affaires.
J’aime mieux le faire moi-même. D’ailleurs il fait un temps magnifique, trop
chaud même. Brusquement tout est devenu vert, les oiseaux se sont mis à chanter
et le soleil à taper.
Le capitaine Fauveau, je le vois
beaucoup moins depuis que je suis retourné à l’Etat Major, mais je suis appelé
à retourner un jour ou l’autre à la 5e Cie.
Mlle [Léo] Viguier me
donne de bonnes nouvelles de [Albert] Léo, soigné à Paris à l’hopital Buffon.
Ci-joint des photos[1]
qui me représentent ds des costumes bien differents. Sur l’une j’ai perdu mes
leggins et la moitié de ma capote – je tourne le dos. Sur les autres je suis
lavé, changé et reposé.
Tendresses