vendredi 23 novembre 2018

Fin novembre 1918 – Mathilde à son fils

[Premier feuillet manquant, mais le contexte permet de dater la lettre de fin novembre 1918]

je d’en recevoir ! mais tu parles d’une maison brûlée par vous dans le village que vs avez quitté. Est-ce accident ? est-ce par ordre ?

Je vs vois avec joie prendre la route de nos belles Vosges et j’en suis ravie pour toi. Quelle triomphale entrée. Ah ! que ne paierais-je pas pour te voir à la tête de ce beau régiment portant fièrement notre drapeau. Il me semble que je défaillerai. Sais-tu que je suis fière, bien fière d’une distinction pareille. N’est-ce pas le plus méritant à qui l’on réserve cet honneur ? J’en ai ce soir le cœur tout battant. Et je me répète sans cesse pr que ma reconnaissance soit infinie. Se peut-il que mon fils me revienne avec les deux yeux, les deux bras et les deux jambes. Oh que Dieu est bon.

Mais je t’en prie raconte moi maintenant et fidèlement ces belles pages de ta vie militaire, elles sont des plus intéressantes.

Je vais coucher mes petits et ne puis en dire plus ce soir. Je te dirais si je le sais à l’avance le moment ou je quitterai.

Merci d’avoir écrit à Mme Scheurer pr Rudy, malheureusement il a quitté cette région et se trouve maintenant dans les Doubs. Sa dernière lettre est timbrée de Pont de Borde Doubs.

Baisers infinis de ta mère

Ns avons été ce matin voir

[la fin de la lettre, écrite comme d’habitude en travers du premier feuillet, manque.]