Maman cherie
J’ai eu peur que cette lettre ne t’arrive
pas à Alais [Alès], aussi je
l’adresse à Cette tu vas voir que les
moindres instants ont été bien remplis depuis ton depart. En revenant de la
gare j’ai trouvé la lettre d’avis de ma cantine. Je suis allé la chercher à la
gare après dejeuner et j’ai pu ainsi m’habiller un peu pour la fête. Cette
dernière un peu rasante. Beaucoup de monde. Beaucoup de gateaux beaucoup de
bruit. Dans le public la baronne Rothschild tout à fait rasta, le fils du
president Carnot, un lord anglais, etc.
Hier matin j’ai fait un puzzle ;
j’étais invité à dejeuner chez les Agassis. Ces
dames ont été charmantes ; la conversation n’a pas été difficile. Nous
sommes allés ensemble au culte. Boyer a été bien. Je pensais t’écrire au
retour, mais j’ai été ceuilli par Mme Bertrand, etc et n’ai pu
rentrer que pour diner. A part ça, rien n’a changé.
Je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer de toi.
Ça viendra. Il me tarde d’avoir des nouvelles de ton voyage.
J’embrasse tendrement les chers Cettois et
surtout toi.
Jean