La
véritable permission arrive enfin, plus tôt que je ne l’espérais. Le 9 août ma
mère me précède de quelques heures à Paris et nous partons ensemble pour le
Midi. Je suis bien heureux de me replonger dans la vie civile, mais toujours
étonné de voir les civils si confortablement installés dans la guerre. Ils sont
certes pleins de considération pour nos exploits et de compassion pour nos
misères, mais incapables de prendre conscience du drame qui se joue et de rien
changer à leurs petites habitudes de vivre et de penser.
Mémoires
de Jean Médard, 1970
(3ème partie : La guerre)