vendredi 6 janvier 2017

Saint-Agnan (Aisne), 6 janvier 1917 – Jean à sa mère

6/1/17
            Maman chérie 

            Toujours rien de nouveau. Aujourd’hui c’est Dimanche c’est-à-dire repos. J’ai fait très grasse matinée. Je vis comme un marchand de cochons enrichi, me faisant apporter mon dejeuner au lit, cirer mes souliers, chauffer mon eau de toilette, etc, etc.
            Cette après-midi je recommence le programme d’hier : correspondance à côté de mon feu de bois.
            Je ne suis pas assez bourgeois pour le faire allumer ; je le confectionne moi-même, c’est tout un art.
            Hier soir, un homme de la Cie en remontant saoul dans la grange, est tombé de l’échelle et s’est abimé la figure. C’est miracle qu’il ne se soit pas tué.
            Reçois ma grande tendresse. 

Jean