10/1/17
Ma chère Suzon
Je viens de lire « Le Mystère
des Beatitudes »[1].
Je l’ai lu comme nous lisions les romans quand nous étions gosses : sans
nous arreter.
C’est vraiment bien. C’est un roman
à thèse, conduit uniquement pour demontrer une théorie, mais c’est vrai et
c’est puissant.
En temps opportun j’ai distribué à
mes poilus ce que tu leur offrais. Ils étaient peu nombreux à ce moment là, et
chacun a eu sa part.
Je n’ai pas besoin de te dire quels
beaux souvenir m’a laissé cette dernière permission. Ta maison est tout à fait
le foyer à présent.
Je te quitte pour aller diner.
Je vous embrasse tendrement.
Jean
[1] Roman de
Colette Yver, écrivaine catholique prolifique qui reçut en 1907 le prix Fémina. « Le
mystère des béatitudes » a été réédité trente-cinq fois.