3/1/17
Maman chérie
Vie de repos assez terne. Nous
sommes très peu au regiment, et ceux qui restent passent une bonne partie de
leur journée chez eux. C’est ce que je fais aussi. Comme le service n’est pas
très absorbant, je mets au jour ma correspondance, et elle en avait besoin.
Dis à Suzanne que j’ai remis aux
poilus de ma section ce qu’elle m’avait envoyé pour eux. Ils ont pris ça avec
plaisir et simplicité ; ils ont bu aussi notre bon café odorant.
G. [K.G. anonymisé par l’auteur du
blog] est toujours en permission, ça donne à notre popote un caractère
infiniment paisible.
Je fais très bon ménage avec le
capitaine [René] Candillon. Limpens est aussi en permission. C’est mon
ordonnance, Ouvier, qui le remplace. Et il ne s’en tire pas trop mal. Demain
nous changeons de cantonnement, mais je ne crois pas que nous allions bien loin
d’ici ; en tout cas, c’est toujours le repos qui nous attend.
Je viens de recevoir ton mot du 31.
Je ne languis pas. Je te le dis, cette permission a été trop belle pour laisser
même des regrets.
Infinies tendresses à vous tous.
Jean