dimanche 9 juillet 2017

Malmerspach, 9 juillet 1917 – Jean à sa mère

9/7/17
            Maman chérie 

            Cette lettre va te trouver dans la montagne, puisse ce sejour être très reposant pour toi et pour Na, et pas trop dure la separation.
            Hier matin, je suis allé au culte à W. [Wesserling]. Quand je pense que si j’étais arrivé dans ce patelin 100 ans plus tôt[1], j’y aurais fait la connaissance de mon trisaïeul [André Leenhardt]. Maintenant il ne reste plus trace de lui. J’ai entendu un culte excellent de [Albert] Dartigue, puis j’ai fait l’école du Dimanche. 
          Après déjeuner je suis retourné là-bas – ce n’est pas loin de notre patelin [environ 4 km], d’ailleurs j’ai volé sa bicyclette à [Pierre] Péchenart pendant qu’il est en permission et ça facilite les deplacements. Cette fois je suis allé voir les Stamm[2], encore des amis de [Albert] Léo ; acceuil très cordial mais j’y suis moins à mon aise que chez les Scheurer.
            De là je suis repassé chez moi, puis suis allé voir [Albert] Dartigue à son foyer. Ça a été le vrai moment chic de la journée, tandis qu’il distribuait des porte-plumes ou des jeux de carte, nous avons parlé avenir, Fédération, amis communs. Il y a peu de sujets aussi passionnants pour moi. Courte visite aux Scheurer et puis je suis rentré.
Source : collections BDIC
(N.B. : Le foyer d'Albert Dartigue était situé à Wesserling et non à Thann.)
             L’embetant, c’est la pluie. Je te souhaite un temps aussi doux, mais moins pluvieux.
            Je t’embrasse tendrement.
Jean

[1] Plus précisément 120 ans plus tôt, André-Chrétien Leenhardt ayant quitté Wesserling en 1799 pour s’installer à Montpellier, où les Leenhardt ont fait souche. Jean était le petit-fils de Caroline Leenhardt (épouse du pasteur Lucien Benoît), une petite-fille d’André-Chrétien.
[2] Léon Stamm (1850-1927), polytechnicien et industriel, et son épouse Marie-Louise Fargue (1867-1944).