jeudi 4 mai 2017

Braine, 4 mai 1917 – Jean à sa mère

4/5/1917
            Maman chérie 

            Je reçois ta bonne lettre du 1er. Peiné de savoir Hugo et Suzon un peu patraques. J’espère qu’Hugo consentira à se soigner et reconnaîtra que c’est une économie de temps et de forces.
            Nous nous sommes rapprochés du front. Je ne crois pas que nous ayons cette fois un gros travail à fournir. J’ai repris mes fonctions d’officier de liaison, mais je prends encore mes repas avec le capitaine Guilhaumon.
Source : collections BDIC
             Hier je suis allé à cheval voir le colonel Théron, [Roger de] La Morinerie, Bouchez qui n’ont pas quitté leur hopital d’évacuation. Je les ai tous trouvés en bonne voie sauf Bouchez qui a une blessure très grave et vient d’être décoré de la legion d’honneur. La Morinerie a d’ailleurs aussi des plaies aux jambes impressionnantes.
            Hier soir j’ai trouvé dans la petite ville où ns ns trouvons [Soissons, sans doute] Bianquis[1], un etudiant qui m’avait precédé de deux ans à Montauban et nous avons remué les vieux souvenirs. Cette après-midi Mr [Louis] Guilliny est venu nous voir. Nous avons passé un bon moment ensemble.
            Je t’envoie, maman chérie, ma grande tendresse. 

Jean 

            Bonnes nouvelles enfin de [Charles] Westphal, [Albert] Léo m’écrit une carte ; il a été blessé à la cuisse, pas très grièvement. Ces deux nouvelles me sont un soulagement.

[1] Jean écrit Bianqui, mais l’orthographe plus vraisemblable est Bianquis.