28/4/1917
Maman chérie
Je viens de recevoir votre paquet.
Votre gateau fera notre regal aux desserts de ce soir et de demain.
Notre sejour ici a l’air de se
prolonger, ainsi que le repos.
J’ai rejoint hier la 5e cie
et le 2ème Baton et j’avoue que je suis affecté comme
jamais par nos pertes. Il a deja plus de nouvelles figures que d’anciennes.
Nous qui étions si unis. Une demi-heure a suffi pour faire le vide.
Source : JMO du 132ème R.I. - 20 avril 1917 |
Ce matin, un oncle de [Georges
Etienne Soter] Baillot est venu nous demander des details sur sa mort. Mme
Rivals a su la mort de son mari par Combemale qui est toujours à
l’hopital et qu’elle venait voir régulièrement.
Je t’ai dit que j’avais eu la visite
du nouvel aumonier divisionnaire Mr [Louis] Guilliny. Nous aurons –
sauf evenement imprevu – un culte demain qui reunira les rares elements
protestants du 132e.
Je t’écris, maman cherie, des
lettres absolument stupides. Il ne faut pas m’en vouloir. C’est n’est ni de
l’abattement, ni de la paresse, mais toujours cette abruttissement qui est
notre ennemi de tous les jours et surtout des journées qui suivent un coup dur.
Je suis avec vous de toute ma pensée
et de tout mon amour.
Jean
[1] Jean, dans cette lettre, écrit « Faveau » ; mais lui comme Mathilde écriront « Fauveau » dans toutes les lettres ultérieures, et c’est d’ailleurs l’orthographe donnée par le JMO.