mercredi 17 octobre 2018

Sète, 17 octobre 1918 – Mathilde à son fils

Cette le 17/X 1918

Mon cher enfant,

Un tout petit mot seulement ce soir car je suis vraiment en détresse et lasse et fatiguée. Axel [Busck] a été pris subitement ce matin et est venu s’aliter ici. De midi à 2 h il a poussé de vrais hurlements de douleur d’estomac. Je ne savais plus que faire pr le soulager et tout le temps mes deux petits suspendus à mes jupes. Je t’assure que ce n’est pas une sinecure.

Rien ne m’empeche cependant d’être avec toi tous le long de ces pénibles journées. J’ai été toute heureuse aujourd’hui d’avoir de bonnes nouvelles du 12.

Pauvre 6ème quel triste cadeau leur est fait avec G.K. [anonymisé par l’auteur du blog]. Heureusement [Marcel] Simonin est là pr rehausser sa valeur.

J’ai fait marcher le téléphone tout le long du jour. J’ai eu le plaisir d’entendre la voix d’Hugo. Ils ont fait bon voyage et sont navrés de mon peu de chance. Je crains pr mes chers petits mais à la grâce de Dieu.

Le sommeil ferme mes paupières, je te quitte. Je demande à Dieu que vous [mot illisible] encore en amateurs [?].

As-tu su la mort du fils Wagner[Jean Wagner, mort de maladie à l’Hopital. Heureusement, le père n’est plus là.

Bonsoir mon fils adoré. Que Dieu te garde. Je t’embrasse.

Ta mère
Math. P Médard