Villa
Svéa ce 19 Octobre 1916
Mon Jean bien aimé
Je suis trop émue et troublée pr que
je puisse te dire quoi que ce soit. Je viens de passer des jours d’angoisse
telles que l’on ne peut comprendre autour de moi que je puisse y resister.
Quand je viens de trouver au courrier tes cartes du 15 et ta lettre du 16 j’ai
cru mourir de bonheur. Avec tante Fanny ns avons pleuré dans les bras l’une de
l’autre. Elle vibre autant que moi
presque et me supplie de te faire une commission que je suis obligée de transmettre dans la
crainte prtant de te deplaire. Elle te supplie de venir la voir et de me
prendre ici. On ne peut lui refuser, tu le regretterais car je la crois très
malade et elle t’aime peut-être plus que son fils. Elle me demande d’écrire à
Suzie de venir avec Elna ; je ne sais ce que fera ta sœur mais si tu
préfères aller à Cette on peut toujours y passer la fin de ton sejour.
Ecris moi vite ; je suis si
heureuse que je ne sais ce que je dis. Je télégraphie à Melle [Léo] Viguier.
Repose toi. Quitte tes
« totos » et viens même avec eux embrasser ta mère.
Math P Medard
J’achève ces mots à la poste.