lundi 27 février 2017

Sète, 27 février 1917 – Mathilde à son fils

Villa de Suède ce 27 février 1917
            Mon fils aimé 

            Es-tu arrivé à destination ? et qu’y fais-tu ? Je n’ai plus eu de nouvelles depuis celles de Dimanche et pendant tes pérégrinations, nous continuons à vivre paisiblement. Nous du moins, sinon Hugo. Oncle Axel [Busck] est arrivé ici Dimanche soir ; il est descendu à l’hôtel et prend avec nous seulement les repas de midi. Il est venu prêter main forte à Hugo qui est sur les dents. Comme je l’accompagnais à la porte tout-à-l’heure, il m’a avoué que Hugo faisait son admiration, qu’il était organisé d’une façon merveilleuse. Je m’incline devant lui a-t-il ajouté, il est plus fort que moi. Si cela l’incitait à lui faire une belle situation, stable. Des cadeaux, c’est bien, mais du sur, régulier serait mieux encore.
            Na a mal aux yeux. L’irritation s’étant accentuée aujourd’hui, Suzie prend peur et part chercher le docteur c’est prquoi je me hâte afin de lui donner mon message. Alice est partie hier pr Montagnac ; elle trainait depuis des semaines et a voulu un repos complet. Cela tombe toujours mal car nous allons bien pouvoir déménager. La petite bonne fait merveille, néanmoins des tas de choses nous incombent. Suzie très occupée comme infirmière à panser matin et soir son mari, Mr Pont et maintenant Elna.
            En tirant l’aiguille, je songe sans trêve au fils chéri que j’aime au-delà de ce qui est humain et que je prie Dieu de garder de tout mal, de conserver à ma tendresse.
            Je t’embrasse du plus profond de mon cœur. 

Math P Médard