1/2/17
Maman chérie
Ta lettre du 28 arrive. Tu me
demandes ma citation, là voilà puisque ça te fait tant plaisir.
Source : fiche matricule de Jean Médard |
« Officier calme et energique.
A eu une attitude au-dessus de tout éloge sous les plus violents bombardements.
A contribué par son exemple à conserver intact le moral de sa section pendant
la période des combats du 25 septembre au 15 octobre 1916. »
Tu aurais bien tord d’en tirer
vanité pour moi. Les citations se donnent actuellement au premier venu et pour
rien du tout.
Je suis donc tout à fait guéri et ai
repris mon service. Nous allons encore changer de patelin vers l’Ouest, un
petit déplacement.
Ce matin nous avons été réjouis le
commandant[1]
et moi par la binette de Jean Monnier qui s’étalait sur le Matin[2].
Source : Gallica |
Hier nous avons fait une manœuvre de
bataillon sur le plateau. La neige était très épaisse.
G. [K.G. anonymisé par l’auteur du
blog] nous a envoyer du bois très sec et je puis enfin faire du vrai feu ds ma
chambre, un feu d’enfer.
J’ai reçu une excellente lettre de [Charles]
Grauss. J’ai fait cadeau à mes poilus d’une superbe balle de foot-ball pour rendre
plus attrayante les poses de gymnastique.
Le capitaine [René Candillon] est
parti hier en permission. Il était fou de joie à l’idée de retrouver sa femme
et sa petite fille[3].
Je lis beaucoup le Nouveau Testament
en anglais et ça m’aide beaucoup à me familiariser avec la langue.
Tendresses, tendresses
Jean
[1]
Rappel : le commandant Rivals était un neveu par alliance de Jean Monnier.
Je ne sais malheureusement pas de laquelle des trois sœurs de Jean et d’Henri
Monnier madame Rivals était la fille.
[2]
Jean Monnier venait d’être libéré de la zone occupée par les Allemands, et il
témoigne de son expérience dans le quotidien Le Matin du 1er février
1917. Pour lire l’article : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k571898k/f1.item
[3]
Je serais reconnaissante pour toute information sur l’identité de la femme ou de la
fille du capitaine René Candillon.