Villa
de Suède le 4 Xbre 1916
Naturellement puisque je m’installe
pr t’écrire, Na grimpe sur mes genoux pr en faire autant et il ne m’est pas
permis de me recueillir avec un tyran pareil et prtant j’ai à te dire ma joie
du moment.
Deux lettres m’arrivent à la fois
datées des 28 et 29. Joie de te sentir un peu à l’abri bien qu’à l’heure
actuelle il n’en soit surement plus aussi vrai ; te lisant je vois que les
heures n’ont point marché et que j’en suis à ce moment même où tu me parles de
ta terrible vie. Je tache d’esperer encore que l’on te laissera dans cette
relative tranquillité. Je fais tous les efforts possibles pr vivre au jour le
jour. Mais malgré cet [mot illisible]
de philosophie, les heures terribles arrivent à leur tour et me trouvent
toujours bien misérable.
Suis-je si loin de Notre Père moi
qui voudrais vivre en communion constante avec lui ? Ce moment où le moral
n’est pas haut. Les heures sont bien douloureuses.
Puisque tu es ravitaillé garde mon
petit saucisson pr plus tard et dis moi si je dois t envoyer des provisions.
Ta lettre du 28 a donc mis 4 jours à
venir celle du 29, cinq. C’est long, à Marseille je recevais en trois jours.
Je viens de voir Mr
Caffarel enfin et lui ai expliqué les choses que je ne pouvais déménager deux
fois, il l’a très bien compris et m’a dit de prendre mon temps. Sans sa fille
il n’aurait jamais osé me demander de quitter. Nous sommes là, ne trouvant rien,
absolument rien. Suzie est navrée de devoir s’installer en ville à cause de son
diable de fille et Hugo très difficile sur la situation, l’exposition de
l’immeuble
[feuillet manquant]
que
tu as
besoin d eclaircissement, je
verrai à l’arrivée à Montpellier.
Est-ce la 5e Cie qui a
tant été eprouvée au dernier sejour en 1ère ligne ?