Villa
Svéa le 31 Xbre 1916
Mon cheri
C’est maintenant avec les souvenirs
qu’il fait vivre. Ils sont beaux et réconfortants. J’étais encore trop meurtrie
pr t’écrire hier mais je regrette de ne pas l’avoir fait car c’est bien
tardivement que te parviendront mes vœux. Est-il besoin de les formuler ?
et ne sais tu pas ce que mon cœur de maman demande avec larmes et
supplications ! Oh ! que Dieu les entende et ns donne cette année un
beau revoir définitif ! qu il te préserve encore comme il l’a fait dans sa
bonté ! Qu’il te garde ta belle santé qui résiste à tant d’épreuves.
J’ai été voir hier Mme
Sylvander bien triste, Mme Gétaz qui était chez sa mère. Aujourd’hui
il y a bien du mouvement que je fuis tant que je peux. Tante Fanny n’est
pas bien du tout. Toute cette agitation ne lui vaut rien et c’est bien une
vieille femme à ménager maintenant.
Elle est navrée de t’avoir si peu
vu, car elle t’aime vraiment. Les Houter sont rentrés Vendredi à quatre heures
désolés de te voir si tôt parti.
Je te suis dans tes étapes
successives. Tu dois arriver maintenant. Que Dieu soit avec toi. Il a été bon
de me donner ce grand bonheur et je veux savoir être reconnaissante.
Un chaud et bon baiser de ta mère. Je
pars Mardi soir, il me tarde de rentrer.