Mon fils bien-aimé
Voilà de beaux jours pleins de lumière et de joie passés et je tâche d’y puiser de la force et du courage pr aller de l’avant. Je veux être brave cette fois et tâcher de laisser un bon souvenir.
Charles Grauss (1881-1918) |
J’espère que pr toi aussi le souvenir en est reconfortant malgré les ombres qui ont parfois attenué la clarté. Je pense avec toute mon âme aux tristesses qui t’attendait à Paris. J’ai reçu une circulaire de Melle Viguier racontant les derniers moments de Grauss. Cela m’a donné hier une triste bien triste fin de journée. Il s’est éteint si seul, sans une main amie pr le secourir mais le Père était avec lui.
Suzie emporte ces lignes en partant pr Montpellier et je me hâte pour t’envoyer cette preuve de cette tendresse un peu trop debordante parfois.
Et voilà nos missions qui vont de nouveau reprendre vie. Cela ne vaut pas tout ce que l’on peut se dire et que pr mon compte j’ai si mal dit.
Il me tarde, il me tarde de savoir ce qui t’attendait au retour où tu as trouvé tes camarades.
Les communiqués sont tjours merveilleux que n’es tu là pr marquer l’avance.
Axel [Busck, le beau-frère de Mathilde] est arrivé, navré de te manquer de si peu. Tu serais amusé de le voir si petit garçon devant Hugo qui lui pose toutes les conditions voulues de lui. Axel accepte en principe l’idée de voir renouveler les fonctions, diriger les deux maisons, il veut seulement que Rudy donne son assentiment. Il craint que celui-ci ne voit aussi sa maison diminuer d’importance et que cela le souci1.
Hugo et Suzie préparent leur départ très prochain.
Toutes les [mot illisible] sont en bonne voie.
N’as-tu pas pris mal. As-tu été assis.
Qu’avez-vous dit avec Mr H [Herrmann] ?
Autant de questions qui ont pr moi grande importance.
bien bien [mot illisible] de ta mère.