lundi 22 octobre 2018

Environs de Mont d’Origny, 22 octobre 1918 – Jean à sa mère

22-10-18

Ma chère Maman

J’ai donné il y a deux ou trois jours un mot pour toi à un permissionnaire qui devait passer par Cette, et il n’est pas encore parti. J’espère que ce n’est pas que partie remise, et que tu pourras le voir. C’est un de mes anciens poilus de la 6me, un excellent soldat, maintenant brancardier.

Hier j’ai eu une grande joie, j’ai revu Conord, … mais au fait je crois t’en avoir déjà parlé.

Reçu aussi une bonne lettre d’oncle Fernand [Leenhardt]. Il y a longtemps que je n’ai pas vu ses fils. Hervé d’ailleurs doit être en permission.

Je lis un peu, maintenant que j’ai quelques heures de loisir : un Balzac que j’ai pris à la maison avant de partir, et des morceaux choisis classiques qui me rappellent les vieilles années.

Pour la délégation de solde, tu fais bien de me le dire. Je ne puis m’en occuper tout de suite, l’officier payeur n’étant pas avec nous. Je t’en reparlerai.

Nous n’avons toujours pas bougé.

Je t’embrasse tendrement.
Jean